Mise en contexte

La présence des goélands au lieu d’enfouissement technique d’Hébertville-Station est considérée comme étant une nuisance pour les employés du site et pour les résidents voisins du site. En effet, ils peuvent nuire à la sécurité des opérations d’enfouissement et aux activités des résidents à proximité. C’est pourquoi la Régie des matières résiduelles du Lac-Saint-Jean fait de la gestion des goélands une activité quotidienne. Plusieurs actions sont réalisées afin de réduire l’impact de la présence des oiseaux à la fois au site et à proximité.

 

Photo : Lieu d'enfouissement technique d'Hébertville-Station, octobre 2021

Études des effectifs d’oiseaux avant la construction du lieu d’enfouissement

Avant même l’implantation du lieu d’enfouissement technique, la Régie a fait réaliser des études afin d’avoir plus d’informations concernant les populations de goélands dans la région du Lac-Saint-Jean. La période d’échantillonnage, qui s’est déroulée de juin 2013 à 2014, a confirmé la présence de goélands lors des périodes de migration printanière, de nidification, de dispersion et de migration automnale. Au printemps, les milieux agricoles constituent un grand attrait pour les goélands, surtout lors des labours. Ainsi, 420 individus, principalement du goéland à bec cerclé, ont été observés à s’alimenter dans des champs à proximité du lieu d’enfouissement lors de l’inventaire printanier et 490 individus lors de l’inventaire automnal. Ces nombres montrent l’importance des milieux agricoles pour l’alimentation et le repos des goélands lors des périodes de migration. En effet, lors des inventaires migratoires terrestres, plus d’individus ont été observés dans des champs que sur l’eau.

Deux études réalisées à l’automne 2007 et au printemps 2008 (Lupien, 2008 et 2009) corroborent la présence de goélands dans les régions du lac Saint-Jean, de la rivière Saguenay, du lac Kénogami et de quelques plans d’eau de la plaine d’Hébertville. Ce nombre pouvait s’élever jusqu’à près de 2 000 individus (toutes espèces de goélands confondues).​

Une colonie de 25 nids de goélands à bec cerclé a été identifiée sur une petite île de la baie de la Rivière-aux-Sables.​ Il a été identifié comme étant probable que les régions du lac Vert et la Baie Cascouia du lac Kénogami voient un accroissement des populations de goélands en lien avec la présence du lieu d’enfouissement technique. Par contre, il est peu probable d’y voir l’établissement de colonies.​ Le lac Kénogami a d’ailleurs été déterminé comme étant le moins propice à l’établissement de colonie que les autres aires étudiées.​

Études et gestion des effectifs d’oiseaux après la construction du lieu d’enfouissement

Une nouvelle étude a été réalisée en 2016-2017 lors de l’arrivée des déchets du Saguenay afin de vérifier si l’augmentation des tonnages de déchets reçus risquait d’avoir un impact sur la fréquentation du site par la faune aviaire. Cette étude visait aussi à évaluer l’efficacité des mesures mises en place et à voir si des améliorations pouvaient être apportées pour mieux gérer les goélands. Il a principalement été recommandé à la Régie de laisser les goélands se reposer aux abords du front de déchets, mais d’éviter qu’ils s’y nourrissent. Aussi, il faut assurer que les activités d’effarouchement se poursuivent sur l’ensemble des heures de réception des déchets et qu’il y ait un bon recouvrement des déchets en fin de journée.

Le saviez-vous?

On retrouve six espèces de goélands au Québec. Celles qui fréquentent la région sont principalement le goéland à bec cerclé et le goéland argenté. En raison de leur comportement opportuniste, les goélands à bec cerclé sont généralement l’espèce de goéland la plus observée dans les sites d’enfouissement.

Photo : Google, goéland à bec cerclé

Étude continue des populations et de leurs comportements

La Régie procède au dénombrement quotidien des goélands fréquentant le lieu d’enfouissement technique depuis 2014. Celui-ci permet de suivre l’évolution des effectifs d’une année/mois à l’autre.

La Régie fait également affaire avec des firmes spécialisées afin de l’aider à étudier le comportement des goélands, évaluer l’efficacité de son programme de contrôle et identifier de nouvelles techniques.

Stratégies de gestion

 

Un programme de gestion des goélands a été présenté lors des études afin de minimiser la présence des goélands sur et à proximité du lieu d’enfouissement technique d’Hébertville-Station.

 

L’objectif principal de ce programme est de gérer la nuisance potentielle que représentent les goélands lors de leurs déplacements entre leurs aires de repos et d’alimentation.

Stratégie d’aménagement, d’effarouchement et de suivi

Rendre l’habitat de façon à le rendre moins attrayant :

  • Limiter autant que possible la superficie du front de déchets.
  • Assurer un bon recouvrement quotidien pour bloquer l’accès à la ressource alimentaire.
  • Drainer le site pour éviter les mares d’eau stagnante.

Utiliser des méthodes de dispersion variées afin d’éviter l’accoutumance :

  • Utiliser la pyrotechnie au besoin pour éviter que les goélands aient le temps de s’alimenter sur le font de déchets.
  • Utiliser le moins possible les fusées explosives (plus bruyantes) pour éviter que les oiseaux se dispersent dans les environs du site.​
  • Utiliser des dispositifs d’effarouchement auditifs (dispositif sonore au propane et matériel audio imitant des cris de détresse d’oiseaux et des cris de prédateurs).
  • Utiliser des dispositifs de répulsion visuels (épouvantails, prédateurs ou dépouilles artificielles de goélands).

Photos : dispositifs de répulsion visuels